En quelques mots...

Les concentrations de polluants sont généralement en baisse entre 2022 et 2023, reprenant la longue baisse amorcée il y a plus de 20 ans pour la plupart des polluants. Après une chute en 2020 suivie de deux années de hausse post-COVID, on repart à la baisse. Toutefois, cette baisse semble désormais plus lente que dans les années 2010, et sera sans doute insuffisante pour respecter la nouvelle réglementation européenne qui devrait arriver courant 2024. Bien que de nombreux plans nationaux et locaux visent à limiter les sources de pollution, de nouvelles réductions des émissions sont nécessaires pour atteindre ces nouveaux objectifs, ainsi que ceux, plus lointains, fixés par l’OMS.

Les principaux polluants surveillés sont les particules, le dioxyde d’azote, l’ozone et le dioxyde de soufre.

Les particules (PM10 et PM2.5) proviennent en majorité :

  • de la combustion de différents matériaux pour le chauffage (bois, charbon, pétrole),
  • du transport routier (imbrûlés à l’échappement, usure des pièces mécaniques et des pneumatiques par frottement…),
  • d’activités industrielles très diverses (sidérurgie, incinération, chaufferie),
  • du brûlage de la biomasse (incendie, déchets verts).

Certaines particules sont produites directement dans l’air ambiant sous l’effet de réactions chimiques entre polluants gazeux (COV…), notamment en même temps que la formation d’ozone en été.

Le dioxyde d’azote (NO₂) est émis lors des phénomènes de combustion à haute température, principalement par réaction entre l’azote et l’oxygène de l’air. Les sources principales sont le transport routier et maritime, ainsi que les installations de combustion industrielles.

L’ozone (O₃) n’est pas directement rejeté par une source de pollution : il est produit directement dans l’air ambiant par réactions « photochimiques », sous l’action du rayonnement solaire UV. Ces réactions transforment certains polluants dits précurseurs, oxydes d’azote (NOx) et composés organiques volatils (COV), en composés secondaires, dont l’ozone et d’autres composés irritants. Les précurseurs proviennent du trafic routier et maritime, de certains procédés et stockages industriels, et du secteur résidentiel. Une grande partie du niveau de fond en ozone n’est pas produit dans la région, mais est issu du déplacement des masses d’air à l’échelle du continent et au-delà.

Les sources principales du dioxyde de soufre (SO₂) sont les centrales thermiques et les grosses installations de combustion industrielles.

La baisse des concentrations moyennes sur les 20 dernières années en Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur est observée pour l’ensemble des principaux indicateurs de la pollution, exception faite de l’ozone dont les niveaux sont très dépendants des conditions météorologiques et du niveau de fond continental.

Cette baisse est attribuée à la réduction des émissions, principalement par les transports routiers et l’industrie, dans le cadre de l’évolution de la réglementation et des plans et programmes déployés dans les territoires, comme les plans de protection de l’atmosphère (PPA). La baisse des émissions est obtenue grâce à :

  • l’utilisation de carburant de meilleure qualité (moins soufré pour l’industrie par exemple),
  • l’amélioration de la performance énergétique des motorisations et des processus,
  • le recours à des moyens d’abattement et de filtration avant émission dans l’air.

➥ Guide de lecture
Le graphique ci-dessus est construit à partir des données d’observation dans les stations de mesure. Le point annuel est obtenu à partir des mesures du polluant considéré, moyennées sur l’ensemble des stations. La moyenne de l’année 2000 est ramenée à une base de 100 %. Les évolutions sur les années suivantes sont construites en calculant les moyennes des pentes pour éviter l’influence des arrêts et démarrages de mesures, et rendre compte de la tendance générale pour l’ensemble de la région.

Après la chute des niveaux observée en 2020 et 2021, années atypiques par les mesures prises lors de la pandémie, les années 2022 et 2023 retrouvent la tendance générale de ces 20 dernières années. L’année 2023 poursuit donc la tendance à la baisse entamée pour la plupart des polluants, exception faite de l’ozone. Cette baisse est notamment attribuée à la diminution des émissions. Entre 2010 et 2021, les émissions de polluants ont été réduites de 35 % pour les NOx, de 26 % pour les PM10 et PM2,5 (si on exclue les incendies de forêt, très variables d’une année sur l’autre), de 41 % pour le CO et jusqu’à 77 % pour le SO2. À noter que les émissions de gaz à effet de serre (GES) ont baissé de 15 % seulement sur la même période.