Dioxyde d'azote (NO₂)

En 2022, le territoire de la région Sud émet 64 088 tonnes d’oxydes d’azote. Les principales sources d’oxydes d’azotes dans la région sont issues de 3 secteurs principaux : le transport routier avec 39 %, le secteur industriel-production énergie avec 24 % et le transport maritime avec 21 %.

Selon les spécificités des territoires, la répartition change. Ainsi, dans les départements alpins (04 et 05) et dans le Vaucluse, le secteur maritime disparaît au profit de l’agriculture, second émetteur d’oxydes d’azote.

Suite à la crise sanitaire de 2020, les émissions de NOx ont augmenté sur la région passant de 64 589 tonnes en 2020 à 67 108 tonnes en 2021. En 2022, les émissions ont diminué de -7 % par rapport à 2021 et sont passées avec 64 088 tonnes émises sous la situation de 2020. Cette baisse est induite par deux principaux facteurs :

• L'application des normes Euro, réduisant progressivement les émissions des nouveaux véhicules mis sur le marché depuis 1991. Ainsi les normes 6d pour les véhicules diesel ont entraîné l’utilisation généralisée de technologies comme la réduction catalytique sélective (SCR avec AdBlue) et les pièges à NOx, réduisant les émissions de 80 % à 90 % par rapport aux normes Euro 5 précédentes.
• La baisse est également liée à la dé-dieselisation du parc depuis 2015 induite par la hausse des taxes sur le diesel (TICPE), le coût élevé des derniers systèmes de dépollution, la mauvaise image du diesel après le dieselgate, et les restrictions de circulation dans les zones à faibles émissions (ZFE).

L’ensemble de ces facteurs incite fabricants et acheteurs à se tourner vers d'autres motorisations.

Le secteur industriel poursuit sa baisse progressive dans l’ensemble de la région, avec -11% émissions des secteurs industries et production d’énergie constaté entre 2021 et 2022. Il est à noter que les émissions du secteur maritime augmentent de 5 % entre 2021 et 2022. Les différences d’émissions entre territoires s’expliquent par la nature de leurs activités. En 2022,le transport routier a généré ainsi 58 % des émissions de NOx dans les Alpes-Maritimes. Sur les Bouches-du-Rhône, les émissions sont réparties entre maritime avec 33 %, industrie et production d’énergie avec 33 % et 26 % pour le secteur routier Dans les départements alpins (Alpes-de-Haute-Provence - 04, Hautes-Alpes - 05) et dans le Vaucluse (84), le secteur routier est prépondérant avec 45 % et 56 % des émissions en 2022. L’agriculture arrive ensuite en deuxième position des secteurs les plus émetteurs avec 26 % et 20 %. Le secteur industriel poursuit sa baisse progressive dans l’ensemble de la région. En 2022, dans le département des Alpes-Maritimes (06), il représente 8,8 % des émissions industrielles régionales.

Les émissions provenant du routier sont émises au niveau du sol, contribuant significativement aux concentrations mesurées au sol.

Dans la continuité de 2023, la valeur limite (40 µg/m³) pour la protection de la santé est respectée en 2024 sur l’intégralité des stations de mesure pour la seconde année consécutive, les concentrations les plus élevées atteignent 31 µg/m³ en proximité du trafic et 27 µg/m³ en situation de fond urbain.

En ce qui concerne l’objectif européen à 2030 de ne pas dépasser les 20 µg/m³ en moyenne annuelle, il est respecté en 2024 sur 19 des 31 stations de la région, soit une nette progression par rapport à 2021 ou seulement 5 stations respectaient ce seuil. En 2024, la totalité des sites sous influence du trafic dépassent ce seuil, ainsi que la station Euromed en proximité du port de Marseille et 2 sites urbains à Nice et Marseille. Parmi celles-ci, 2 sont sous une influence industrielle et 15 sont périurbaines à l’écart des sources les plus émettrices de dioxyde d’azote.

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a émis en 2021 pour le dioxyde d’azote une ligne directrice à 10 µg/m³ à ne pas dépasser en moyenne annuelle. Sur les stations de la région Provence-Alpes Côtes d’Azur, cette valeur est atteinte sur seulement 3 stations (Esterel, Manosque et Contes) en 2024. Le site de l’OHP avec 2 µg/m³ relevé en 2013 et 2023 représente le niveau de fond présent en dioxyde d’azote sur la région, loin de toute source d’émission. Les sites de Manosque et Estérel sont en périphérie d’agglomération de taille moyenne.

Au sein de la région PACA, 5 Zones Administratives de Surveillances (ZAS) sont présentes : Aix-Marseille, Nice, Toulon, Avignon et régional. Ce découpage permet de définir les aires de surveillance de la qualité de l’air sur le territoire Français. En 2024, la valeur limite pour la protection de la santé (40 µg/m³) reste respectée dans les différentes ZAS.

En ce qui concerne les ZAS de Toulon et celle d’Avignon elles connaissent toutes deux les mêmes tendances avec des valeurs de concentration relativement homogènes allant de 11 à 27 µg/m³. En proximité des grands axes de circulation de ces zones, les concentrations sont 2 fois plus élevées que dans les centres urbains. Les ZAS avec concentrations plus importantes sont celles de Nice et d'Aix-Marseille, avec des valeurs plus hautes pour le département des Bouches-du-Rhône. Ce constat s’explique par une densité du réseau routier et des émissions plus importantes dans ces territoires. Les sites présents dans des territoires à forte densité urbaine Marseille Euromed, Marseille St Louis ou Nice Arson relèvent des concentrations moyennes comprises entre 21 et 27 µg/m³. La ZAS régionale montre une grande variabilité des concentrations, allant de 7 à 15 µg/m³ dans les stations périurbaines, avec un maximum de 21 µg/m³ pour la station sous influence du trafic routier.

Les principales actions, qui contribuent au respect de la valeur limite, sont :

• Les Normes EURO de 0 à VI, mises en place depuis 1988 par l'Union Européenne. Elles ont permis une diminution significative des émissions de polluants du transport routier ces 30 dernières années, malgré l'augementation du trafic.
• Les Plans de Protections de l'Atmosphère (PPA) s’appliquent en toutes ou parties sur les zones administratives de surveillance (ZAS, cf. arrêté du 9 mars 2022 relatif au découpage des régions en zones administratives de surveillance de la qualité de l'air ambiant) dont les agglomérations de plus de 250 000 habitants dépassent les normes de qualité de l’air.
• Les Zones à Faibles Emissions (ZFE-m) permettent, en interdisant les véhicules les plus émetteurs, de réduire les émissions et l'exposition des populations sur les territoires les plus exposés et qui concentrent de nombreux habitants. (cf. loi n°2019-1428 du 24 décembre 2019 d’orientation des mobilités et loi n°2021-1104 du 22 août 2021 portant sur la lutte contre le dérèglement climatique et le renforcement de la résilience face à ses effets). La législation impose la mise en place de ZFE-m pour 43 agglomérations de plus de 150 000 habitants d’ici 2025, dont quatre dans la Région Sud à Avignon, Marseille, Nice et Toulon. Deux ZFE-m sont déjà effectives en 2022 : à Nice depuis le 31 janvier et à Marseille depuis le 1^er septembre. Pour chaque métropole, une station de mesure permanente est intégrée dans le périmètre des restrictions de circulation, permettant ainsi d’identifier l’impact des mesures d’amélioration de la qualité de l’air.

Les émissions d’oxydes d’azote ont diminué de 28 % à l’échelle régionale entre 2012 et 2022. Le secteur routier enregistre la baisse la plus marquée, avec une réduction de 44 %, suivi de très près par les secteurs industriel-production énergie, dont les émissions ont chuté de 32 %. En parallèle, sur l’ensemble du territoire, les concentrations de dioxyde d’azote (NO₂) ont diminué de 42 % en 2024, tandis que celles des NOx affichent une baisse de 45 %.

La diminution des concentrations qui s'observe depuis quelques années et qui s'est accentuée depuis la crise sanitaire de 2020 continue de s'opérer en 2024.

Le monoxyde d’azote, émis directement par la source, est lui ensuite rapidement oxydé par l’oxygène de l’air et transformé en dioxyde d’azote. Les améliorations techniques des moteurs diesels conduisent à une diminution des significatives des émissions de NO et de NOx dans leur ensemble mais à une légère augmentation des émissions de NO2. (La combustion étant plus efficace, elle émet moins de NO et un peu plus de NO2, sachant qu’au total les émissions de NOx diminuent significativement). Les émissions sont calculées pour les oxydes d’azote et le dioxyde d’azote pour les besoins des modèles de dispersion utilisés par AtmoSud.

En 2024, la baisse des niveaux de dioxyde d’azote mesurée ces dernières années, dans toutes les zones de la région, se poursuit. Le rebond observé sur 2021-2022 est passé et les concentrations mesurées en 2024 sont toutes inférieures à celles de 2020.

Au sein de la ZAS d'Aix-Marseille, une diminution des concentrations moyennes annuelles est constatée sur l'ensemble des stations. Cette baisse est plus marquée à proximité des axes routiers. En 2020, la baisse des concentrations est induite par la crise sanitaire ayant entrainée une baisse du trafic routier de -15 %. Une reprise est ensuite observée en 2021. Depuis 2021, sur le site Marseille Rabatau, les travaux de réaménagement de l'axe avec une diminution du nombre de voie de circulation et une diminution du trafic également sur le bas du boulevard en raison des travaux du Tramway, ont contribué à une diminution des concentrations en NO₂ plus importante sur ce site, que sur les autres stations de surveillance de la ZAS.

En 2024, la ZAS de Nice connaît une baisse des concentrations moyennes annuelles de NO₂ de -5 % et -55 % par rapport à 2023. Sur le site de Nice Promenade des Anglais, la diminution des concentrations en proximité du trafic routier est importante depuis 2018. Cette baisse plus marquée que la moyenne est induite par le déploiement des lignes de tramway 2 et 3 durant cette période, le changement de tous les bus thermiques par des bus électriques à partir de 2019-2020, la restriction d’accès à certain poids lourds ainsi que la mise en place de la ZFE sur cet axe depuis 2022. Sur les autres sites de mesure de la ZAS, les baisses de concentration en NO₂ sont proches de la tendance régionale. Une exception est observée en 2024 sur la station de Nice Aéroport, où une légère hausse est constatée : les concentrations passent de 13.2 µg/m³ en 2023 à 14,9 µg/m³ en 2024. Cette variation peut être induite soit par une augmentation de l’activité ou par un effet de travaux d’agrandissement du Terminal 2 en cours à proximité du site.

Sur la ZAS de Toulon, il y a une baisse des concentrations moyennes annuelles de NO₂ de -6 % et -11 % selon les sites par rapport à 2023. Les concentrations moyennes annuelles étaient restées relativement stables entre 2020 et 2023. Entre 2019 et 2020, la diminution importante des concentrations a été induite par la crise sanitaire avec des baisses entre -12 % et -20 % sur les concentrations de NO₂.

La ZAS d’Avignonconnaît une baisse des concentrations moyennes annuelles de NO₂ de -4 % à -12 % selon les sites par rapport à 2023. Les concentrations moyennes annuelles étaient restées relativement stables entre 2020 et 2023. En 2024, la valeur la plus élevée est enregistrée sur un nouveau site en proximité du trafic : Avignon Rocade De Gaulle. Ce site a été mis en place afin de mieux caractériser les niveaux maximums d’exposition des populations vivant à proximité des axes routiers, les concentrations relevées sur le site d’Avignon Semard étant relativement faibles.

En 2024, la ZAS régionale d’Avignon connaît une baisse des concentrations moyennes annuelles de NO₂ de -3 % à -6 %. Cette baisse est moins marquée que sur la moyenne des stations de la région (-10%). Les sites de Gap, Arles, Manosque et Estérel sont en périphérie d’agglomération de taille moyenne et sont moins impactés que dans les centres urbains denses. Pour rappel, le site de l’OHP avec 2 µg/m³ relevé en 2013 et 2023 représente le niveau de fond présent en dioxyde d’azote sur la région, loin de toute source d’émission.