En région Sud, 3 secteurs sont habituellement responsable de la majorité des émissions de particules PM10, le secteur résidentiel, le transport routier et l’industrie. En 2021, si les deux secteurs les plus émetteurs restent le résidentiel (35 % des émissions régionales) et le transport routier (20 %), la contribution des incendies de forêts, avec 18 % des émissions de particules, devance celle de l’industrie (17 %). Cette spécificité de l’année 2021 met en évidence les disparités entre les départements puisque les émissions de ce secteur proviennent quasi exclusivement des feux de forêt qui ont ravagé le littoral varois en août. La moitié des particules d’origine industrielle et un tiers de celles issues du transport routier et du résidentiel sont émises dans les Bouches-du-Rhône. Ce département est le premier émetteur dans plusieurs secteurs, en lien avec son activité et sa population résidente. De même, les émissions agricoles et fluviales ressortent davantage dans le Vaucluse alors que celles liée au secteur aérien proviennent majoritairement des Alpes-Maritimes.
Particules PM10
Depuis 2010 et l’élaboration d’un « plan particules », les plans d’action nationaux de réduction des polluants atmosphériques prennent spécifiquement en compte la pollution par les particules fines. Complexes par leurs sources multiples et leurs différentes tailles, les particules ont été en 2015 à l’origine d’un précontentieux européen pour non-respect des normes relatives aux PM10 dans 10 zones en France, dont trois dans notre région (Marseille, Nice et zone régionale). Bien que ces trois zones respectent désormais ces valeurs, deux restent encore visées par cette procédure (Martinique et Paris).
En 2023, tous les sites de mesure en Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur respectent la valeur limite annuelle en vigueur pour les particules PM10.
Cependant, la cartographie met en évidence quelques zones dépassant la valeur limite en vigueur notamment dans les grandes agglomérations et les zones industrielles de Fos et Berre l’Etang.
Cet écart entre le littoral urbanisé, la zone rhodanienne et le reste de la région persisterait à l’horizon 2030 avec la nouvelle valeur limite (20 µg/m3). Cette dernière ne serait respectée que pour la ZAS régionale, les ZAS des grandes agglomérations dépassant encore notamment en situation trafic et industrielle.
La ligne directrice de l’OMS est dépassée sur la quasi-totalité du territoire, y compris dans les vallées alpines.
Concentrations moyennes annuelles de particules PM10 dans la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur en 2023
Les niveaux de PM10 ont diminué depuis 2012 d'environ 35 .
Cette baisse s’est accentuée en 2020 (COVID), et malgré une légère remontée depuis, les niveaux sont inférieurs à ceux d’avant la crise sanitaire.
En 2023, la population régionale, dans son ensemble, n'est pas exposée au dépassement de la valeur limite pour les particules PM10, ce qui est le cas depuis 2019.
Néanmoins, dans la directive 2030 le seuil est drastiquement abaissé, ce qui exposera alors près d’un million d’habitants au dépassement de 20 µg/3 à l’horizon 2030. Depuis 10 ans, le pourcentage de la population exposée est en net recul avec des niveaux de particules de plus en plus faibles, montrant l'efficacité des actions de réduction mises en œuvre. Malgré cela, la poursuite des efforts est nécessaire pour les 6 % de la population régionale encore exposés.
Se référant aux valeurs de l’OMS, encore 75 % des habitants vivent au-dessus des seuils recommandés pour les particules PM10 (15 µg/3). Les territoires alpins (Alpes-de-Haute-Provence et Hautes-Alpes) sont cependant peu concernés (0 et 12 %).