En région Sud, 3 secteurs sont responsables de la majorité des émissions de particules PM10, le secteur résidentiel, le transport routier et l’industrie. En 2022, le secteur résidentiel reste le principal émetteur (50 % des émissions régionales), suivi du transport routier (16 %). L’industries, responsable d’environ 13 % des émissions restent un émetteur majeur, presque égal à la contribution des incendies. La répartition met en évidence l’impact significatif des feux de forêts, amplifié par des conditions météorologiques favorables (fort vent et température élevée). Bien que la majorité des émetteurs aient vu leurs émissions diminuer entre 2021 et 2022, une hausse des niveaux de PM10 est observée. Cette augmentation est due au secteur résidentiel qui s’amplifie de 15 % par rapport à l'année précédente. L’hiver froid de 2022 avec une consommation de chauffage plus importante peut expliquer cette évolution. De même, l’atmosphère stable observée en période froide, limite la dispersion des particules, les concentrant près du sol. La moitié des particules d’origine industrielle et un tiers de celles issues du transport routier et du résidentiel sont émises dans les Bouches-du-Rhône. Ce département est le premier émetteur dans plusieurs secteurs, en lien avec son activité et sa population résidente. De même, les émissions agricoles et fluviales ressortent davantage dans le Vaucluse. Le secteur aérien est majoritaire dans les Alpes-Maritimes, tandis que les incendies de forêts sont à 45 % émis dans le Var.
Particules PM10
*Depuis 2010 et l’élaboration d’un « plan particules », les plans d’action nationaux de réduction des polluants atmosphériques prennent spécifiquement en compte la pollution par les particules fines. Complexes par leurs sources multiples, et leurs différentes tailles, En 2022, la CJUE (Cour de Justice de l’Union Européenne) conclut dans son arrêt à la suite de l’avis motivé (2e étape de la procédure d’infraction) de la Commission que « la France n’a pas mis à exécution des mesures appropriées et efficaces pour que la période de dépassement des valeurs limites fixées pour les PM10 soit la plus courte possible avec deux zones encore en dépassement (Martinique et Paris) ».
En 2024, tous les sites de mesure en Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur respectent la valeur limite annuelle en vigueur pour les particules PM10.
Cependant, la cartographie met en évidence quelques zones dépassant la valeur limite en vigueur notamment dans les grandes agglomérations et les zones industrielles de Fos et Berre l’Etang.
Cet écart entre le littoral urbanisé, la zone rhodanienne et le reste de la région persisterait à l’horizon 2030 avec la nouvelle valeur limite (20 µg/m3). Cette dernière ne serait respectée que pour la ZAS régionale, les ZAS des grandes agglomérations dépassant encore notamment en situation trafic et industrielle.
La ligne directrice de l’OMS est dépassée sur la moitié du territoire, y compris dans les vallées alpines.
Concentrations moyennes annuelles de particules PM10 dans la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur en 2023
Les niveaux de PM10 ont baissé de plus de 40 % depuis 2012.
Les niveaux actuels sont inférieurs à ceux observés durant la crise sanitaire (COVID) en 2020.
En 2024, la population régionale, dans son ensemble, n'est pas exposée au dépassement de la valeur limite pour les particules PM10, ce qui est le cas depuis 2019.
Dans la directive 2030, le seuil est drastiquement abaissé à 20 µg/3. Ainsi, se référant à cette valeur, environ 130 000 habitants sont encore exposés à des niveaux de PM10 supérieurs à la valeur réglementaire à l'horizon 2030. Néanmoins, depuis 10 ans, la mise en œuvre des actions de réduction a contribué à la diminution des concentrations de particules dans l'air ambiant et du pourcentage de la population exposée. Ces efforts doivent être poursuivis pour permettre aux 2.5 % de la population régionale encore exposés, de respirer un air plus sain.
Se référant aux valeurs de l’OMS, près de 60 % des habitants vivent au-dessus des seuils recommandés pour les particules PM10 (15 µg/3). Les territoires alpins (Alpes-de-Haute-Provence et Hautes-Alpes) sont les moins concernés (0 et 6 %), sauf les Alpes-Maritimes, où la majeure partie de la population réside sur le littoral (87 %).