Composition chimique des particules

Depuis 2017, AtmoSud s’est équipé d’un analyseur ACSM (Aerosol Chemical Speciation Monitor) donnant accès à la composition chimique des particules : concentrations des espèces majeures (sulfate, nitrate, chlorure, ammonium et fraction organique). Cette information permet d’identifier des empreintes chimiques spécifiques pouvant être attribuées à des sources d’émissions particulières.

Au 1er janvier 2020, la réglementation de l’Organisation Maritime Internationale (OMI) a été modifiée, imposant un taux de soufre maximal dans les carburants marins de 0.5 % (contre 3.5 % auparavant). L’objectif vise à réduire les émissions d’oxydes de soufre par le transport maritime.

Dans le cadre de son programme Ports, AtmoSud a ainsi souhaité étudier l’influence du changement de carburant sur la qualité de l’air avant et après mise en œuvre de cette réglementation. Le site de Marseille Longchamp accueillant l’ACSM dispose de la mesure de plusieurs composés soufrés, comme le dioxyde de soufre (SO₂) depuis janvier 2005, les sulfates (SO₄²⁻) depuis janvier 2017 et le soufre élémentaire (S) dans les PM1 depuis janvier 2020.

Le choix s’est porté sur l’analyse des sulfates, les concentrations de SO₂ étant trop faibles et proches de la limite de précision de l’analyseur, et le soufre élémentaire n’ayant été suivi qu’après changement de réglementation.

Pour la comparaison des périodes avant/après, le faible historique de données a contraint à l’utilisation de deux méthodes d’analyse :

  1. La comparaison des moyennes 2017-2019 et 2020-2022
  2. La reconstitution d’un profil annuel moyen à partir des séries de trois années avant/après réglementation

Remarque : l’année 2022 est partielle car il s’agit de données jusqu’au 18/05/2022.

La première méthode indique un abattement de 35 %, soit une baisse de 0,53 μg/m³ depuis le 1er janvier 2020.

La deuxième méthode rapporte un abattement de 32 %, équivalent à une baisse de 0,50 μg/m³ depuis la mise en place de la nouvelle réglementation.

L’analyse des données issues de l’ACSM permet de mettre en évidence une réduction d’environ 35 %, soit 0,5 μg/m3 de la concentration de sulfates, à la suite de la mise en œuvre de la réglementation visant à diminuer le taux de soufre dans les carburants marins. Ces premiers résultats sont à confirmer mais révèlent déjà l’influence de cette nouvelle réglementation sur la qualité de l’air.