Particules PM2.5

En Région Sud, les particules PM2.5 sont pour moitié émises par le secteur résidentiel ; le transport routier et l’industrie étant les deux autres plus gros contributeurs. L’agriculture et les feux de forêt ressortent dans l’inventaire de 2020, mais le caractère ponctuel des incendies modifie la répartition selon l’année et le territoire.

Le transport routier tient la seconde place pour 5 des 6 départements, exception faite des Bouches-du-Rhône où l’industrie, très présente, est à l’origine d’environ 20 % des émissions de particules PM2.5. Dans les Alpes-de Haute-Provence, les Hautes-Alpes et le Vaucluse, l’agriculture est un secteur non négligeable. Comme pour les PM10, dans les Bouches-du-Rhône, les émissions des feux de forêt représentent environ 10 %.

Ainsi, 80 % des sites de fond et tous ceux d’influence trafic ou industriel affichent des concentrations annuelles supérieures à 10 µg/m³.

Bien qu’en 2022 la valeur limite européenne pour la protection de la santé soit respectée sur tout le territoire régional, le constat est inverse pour la ligne directrice de l’OMS, 5 fois plus faible.

L’objectif à 2030 serait davantage accessible, d’autant plus qu’il est déjà respecté ou égalé pour près de 45 % des sites. Les sites trafic et industriel des ZAS de Nice, d’Aix-Marseille et de la ZAS régionale le dépassent, ainsi que quelques sites de fond des ZAS d’Aix-Marseille, d’Avignon et de la ZAS régionale. Selon les émissions de la zone, des actions ciblées par secteur sont nécessaires pour diminuer le taux de PM2.5.

Mais cette hausse en 2016 et 2017 provient des incendies de forêts particulièrement nombreux ces deux années. Les multiples facteurs de déclenchement des feux (météorologiques et humains) rendent complexe et aléatoire l’amélioration des émissions dans ce secteur. Néanmoins, à la suite du terrible bilan de l’année 2022, plusieurs mesures de prévention et de sensibilisation ont été décidées, dont l’efficacité ne sera mesurée que dans quelques années.

Les actions visant à réduire les émissions du transport routier et de l’industrie ont certainement porté leurs fruits puisque ces deux secteurs enregistrent une baisse d’environ 20 % depuis 2012. La production d’énergie, bien que moins émettrice, perd plus de 45 % de ses émissions en raison de la baisse des émissions de process, non associées à un besoin énergétique. À l’inverse, les émissions du secteur résidentiel (50 % des émissions régionales de PM2.5) ont presque doublé en près de 10 ans, avec une hausse en 2014 des émissions des énergies renouvelables de la filière bois-énergie, potentiellement liée à la mise en service dans la région de 13 installations collectives utilisant le bois-énergie.

Hormis pour les feux de forêt, dont l’apparition diffère selon les territoires, les émissions présentent la même tendance sur l’ensemble de la région. Du fait de la différence entre émissions et concentrations, les courbes ne sont pas identiques et, comme pour les PM10, le pic d’émissions en 2016 et 2017 provient des incendies de forêts, dont la localisation loin des stations de mesure ne permet pas d’en mesurer la concentration.

La tendance des PM2.5 rejoint celle des PM10 avec une baisse de 2012 à 2020 dans les ZAS d’Aix-Marseille, de Nice et la ZAS régionale. Depuis, les teneurs se stabilisent ou réaugmentent légèrement sans retrouver les valeurs de 2019. La ZAS de Toulon dispose d’un historique plus récent mais présente la même tendance. La ZAS d’Avignon a connu de nombreuses modifications de son réseau et possède depuis 2022 une seconde mesure de fond de PM2.5. Même si seules les ZAS d’Aix-Marseille et d’Avignon dépasseraient le futur objectif à 2030, la tendance à l’augmentation observée depuis deux ans nécessite le maintien des actions d’amélioration sur les particules PM2.5. Même les minima ne respectent pas les directives de l’OMS.