En quelques mots...
Les concentrations de polluants sont à nouveau en baisse entre 2023 et 2024, prolongeant la baisse tendancielle amorcée dans les années 90 pour la plupart des polluants. Les concentrations sont globalement plus basses en 2024 qu'en 2020, année du confinement. Cette amélioration est due à la fois à une météo favorable et à l'application des réglementations qui limitent les activités polluantes. Cependant, si la tendance se poursuit au même rythme dans les années à venir, les valeurs limites fixées pour 2030 par la nouvelle directive européenne seront encore dépassées dans les centres urbains. Bien que de nombreux plans nationaux et locaux visent à limiter les sources de pollution, des réductions supplémentaires des émissions sont nécessaires pour atteindre ces nouveaux objectifs, ainsi que ceux, plus lointains, fixés par l’OMS. Au-delà de l'aspect réglementaire, l'objectif reste celui de protéger la santé des populations ainsi que les écosystèmes sur lesquels reposent notre société.
Les principaux polluants surveillés sont les particules, le dioxyde d’azote, l’ozone et le dioxyde de soufre.
Les particules (PM10 et PM2.5) proviennent en majorité :
- de la combustion de différents matériaux pour le chauffage (bois, charbon, pétrole),
- du transport routier (imbrûlés à l’échappement, usure des pièces mécaniques et des pneumatiques par frottement…),
- d’activités industrielles très diverses (sidérurgie, incinération, chaufferie),
- du brûlage de la biomasse (incendie, déchets verts).
Certaines particules sont produites directement dans l’air ambiant sous l’effet de réactions chimiques entre polluants gazeux (COV…), notamment en même temps que la formation d’ozone en été.
Le dioxyde d’azote (NO₂) est émis lors des phénomènes de combustion à haute température, principalement par réaction entre l’azote et l’oxygène de l’air. Les sources principales sont le transport routier et maritime, ainsi que les installations de combustion industrielles.
L’ozone (O₃) n’est pas directement rejeté par une source de pollution : il est produit directement dans l’air ambiant par réactions « photochimiques », sous l’action du rayonnement solaire UV. Ces réactions transforment certains polluants dits précurseurs, oxydes d’azote (NOx) et composés organiques volatils (COV), en composés secondaires, dont l’ozone et d’autres composés irritants. Les précurseurs proviennent du trafic routier et maritime, de certains procédés et stockages industriels, et du secteur résidentiel. Une fois dans l'air ambiant, l'ozone va à son tour contribuer à la formation d'autres polluants (PUF, acide nitrique...). En altitude, l'ozone a une durée de vie de plusieurs semaines et peut voyager au gré des vents de la troposphère libre. De ce fait, plus de la moitié du niveau de fond en ozone observé localement au niveau du sol n’est pas produit dans la région, mais est issu du déplacement des masses d’air à l’échelle du continent et au-delà (Amérique du Nord, Asie).
Les sources principales du dioxyde de soufre (SO₂) sont les centrales thermiques et les grosses installations de combustion industrielles.
La baisse des concentrations moyennes sur les 20 dernières années en Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur est observée pour l’ensemble des principaux indicateurs de la pollution, exception faite de l’ozone dont les niveaux sont très dépendants des conditions météorologiques et du niveau de fond de l'hémisphère nord.
Cette baisse est attribuée à la réduction des émissions, principalement par les transports routiers et l’industrie, dans le cadre de l’évolution de la réglementation et des plans et programmes déployés dans les territoires, comme les plans de protection de l’atmosphère (PPA). La baisse des émissions est obtenue grâce à :
- l'arrêt de certaines activités polluantes,
- la baisse de la consommation d'énergie grâce à l’amélioration de la performance énergétique des motorisations et des processus de combustion,
- le remplacement d'énergies fossiles par des énergies non carbonées (électrification),
- l’utilisation de carburants de meilleure qualité (moins soufré pour l’industrie par exemple),
- le recours à des moyens d’abattement et de filtration avant émission dans l’air.
➥ Guide de lecture
Le graphique ci-dessus est construit à partir des données d’observation dans les stations de mesure. Le point annuel est obtenu à partir des mesures du polluant considéré, moyennées sur l’ensemble des stations. La moyenne de l’année 2000 est ramenée à une base de 100 %. Les évolutions sur les années suivantes sont construites en calculant les moyennes des pentes pour éviter l’influence des arrêts et démarrages de mesures, et rendre compte de la tendance générale pour l’ensemble de la région.
Après la chute des niveaux observée en 2020 et un remontée en 2021 et 2022, les années 2023 et 2024 retrouvent la tendance générale de ces 30 dernières années. L’année 2024 poursuit donc la tendance à la baisse entamée pour la plupart des polluants, exception faite de l’ozone. Cette baisse est notamment attribuée à la diminution des émissions. Entre 2012 et 2022, les émissions de polluants ont été réduites de 28 % pour les NOx, de 17 % pour les PM10 et PM2,5 (si on exclue les incendies de forêt, très variables d’une année sur l’autre), de 26 % pour le CO et jusqu’à 66 % pour le SO2. À noter que les émissions de gaz à effet de serre (GES) ont baissé de 14 % sur la même période.
Et pour les autres polluants ? D'autres polluants réglementaires sont également mesurés : les métaux toxiques particulaires, arsenic, cadmium, nickel, plomb, les HAP dont le benzo(a)pyrène, et des Composés Organiques Volatils (COV) comme le benzène. La surveillance ne se limite cependant pas aux polluants réglementaires. Afin de mieux comprendre les mécanismes de la pollution atmosphérique, ses sources et ses impacts, AtmoSud développe et adapte son dispositif de surveillance : mesure d'autres Composés Organiques Volatils (COV) et notamment les plus toxiques comme le 1,3-butadiène, 1,2-dichloroéthane ou le chlorure de vinyle monomère, des Particules Utrafines >10 nm (PUF), du Black Carbon (BC) issu de la combustion de biomasse (wb) de de combustibles fossiles (ff), du Potentiel Oxydant des Particules (PO), des pesticides, ainsi que la mesure en ligne des métaux, des ions chlorure, nitrates, ammonium et sulfates, et de la matière organique... Toutes ces données sont consultables sur notre site internet.