En quelques mots...

Après une baisse exceptionnelle en 2020 liée à la pandémie COVID, les concentrations de la plupart des polluants sont en légère hausse en 2022 pour la deuxième année consécutive. Les niveaux restent cependant inférieurs à ceux de 2019 et confirment la tendance générale à la baisse des dernières décennies. Bien que de nombreux plans nationaux et locaux visent à limiter les sources de pollution, de nouvelles réductions des émissions sont nécessaires pour poursuivre l’amélioration et respecter les futurs seuils réglementaires.

Les principaux polluants surveillés sont les particules, le dioxyde d’azote, l’ozone et le dioxyde de soufre.

Les particules (PM10 et PM2.5) proviennent en majorité :

  • de la combustion de différents matériaux pour le chauffage (bois, charbon, pétrole),
  • du transport routier (imbrûlés à l’échappement, usure des pièces mécaniques et des pneumatiques par frottement…),
  • d’activités industrielles très diverses (sidérurgie, incinération, chaufferie),
  • du brûlage de la biomasse (incendie, déchets verts).

Certaines particules sont produites directement dans l’air ambiant sous l’effet de réactions chimiques entre polluants gazeux (COV…).

Le dioxyde d’azote (NO₂) est émis lors des phénomènes de combustion, principalement par réaction entre l’azote et l’oxygène de l’air. Les sources principales sont le transport routier et maritime, ainsi que les installations de combustion industrielles.

L’ozone (O₃) n’est pas directement rejeté par une source de pollution : il est produit directement dans l’air ambiant par réactions « photochimiques », sous l’action du rayonnement solaire UV. Ces réactions transforment certains polluants dits précurseurs, oxydes d’azote (NOx) et composés organiques volatils (COV), en composés secondaires, dont l’ozone et d’autres composés irritants. Les précurseurs proviennent du trafic routier et maritime, de certains procédés et stockages industriels, et du secteur résidentiel.

Les sources principales du dioxyde de soufre (SO₂) sont les centrales thermiques et les grosses installations de combustion industrielles.

La baisse des concentrations moyennes sur les 20 dernières années en Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur est observée pour l’ensemble des principaux indicateurs de la pollution, exception faite de l’ozone dont les niveaux sont très dépendants des conditions météorologiques et du niveau de fond continental.

Cette baisse est attribuée à la réduction des émissions, principalement par les transports routiers et l’industrie, dans le cadre de l’évolution de la réglementation et des plans et programmes déployés dans les territoires, comme les plans de protection de l’atmosphère (PPA). La baisse des émissions est obtenue grâce à :

  • l’utilisation de carburant de meilleure qualité (moins soufré pour l’industrie par exemple),
  • l’amélioration de la performance énergétique des motorisations et des processus,
  • le recours à des moyens d’abattement et de filtration avant émission dans l’air.

➥ Guide de lecture
Le graphique ci-dessus est construit à partir des données d’observation dans les stations de mesure. Le point annuel est obtenu à partir des mesures du polluant considéré, moyennées sur l’ensemble des stations. La moyenne de l’année 2000 est ramenée à une base de 100 %. Les évolutions sur les années suivantes sont construites en calculant les moyennes des pentes pour éviter l’influence des arrêts et démarrages de mesures, et rendre compte de la tendance générale pour l’ensemble de la région.

Après la chute des niveaux observée en 2020, année atypique par les mesures prises lors de la pandémie, une légère hausse apparait en 2021 et 2022 sans toutefois retrouver les niveaux de 2019. L’année 2022 poursuit donc la tendance à la baisse entamée depuis de nombreuses années pour la plupart des polluants, exception faite de l’ozone. Cette baisse est notamment attribuée à la diminution des émissions. Les dix dernières années, les émissions de polluants ont été réduites de 30 % pour les NOx et les PM10, de 40 % pour le CO et jusqu’à 80 % pour le SO2. À noter que les émissions de gaz à effet de serre (GES) ont baissé de moins de 20 % sur la même période.