Benzène

En Région Sud, la moitié du benzène est émis par le secteur résidentiel, notamment dans les départements littoraux. L’industrie apparaît comme le second contributeur au niveau régional, mais 90 % des émissions proviennent des Bouches-du-Rhône, en lien avec l’activité du territoire. C’est également de ce département que sont issues 80 % des émissions liées à la production d’énergie et la quasi-totalité des émissions du secteur maritime international (ports de Fos-sur-Mer et Marseille), à l’instar du dioxyde de soufre. Les Bouches-du-Rhône contribuent pour 56 % aux émissions régionales de benzène et prédominent dans tous les secteurs, sauf deux : le secteur aérien (dont les émissions proviennent majoritairement des Alpes-Maritimes en raison de la présence de l’aéroport de Nice, première plateforme aéroportuaire de province) et le secteur fluvial pour lequel le Vaucluse est le premier émetteur de benzène. Ces deux secteurs représentent respectivement 0,1 % et 0,2 % des émissions régionales de benzène.

La valeur limite du benzène (5 µg/m³/an) est respectée pour l’ensemble des points de mesure, quel que soit leur environnement proche. L’objectif de qualité (2 µg/m³) est dépassé sur un seul site de fond, dans la zone industrielle de Berre-l’Étang. En revanche, la valeur de l’objectif à 2030 (3,4 µg/m³) serait déjà atteinte pour l’ensemble des sites. Des niveaux élevés sont néanmoins enregistrés, aussi bien en situation de fond impactée par les activités industrielles qu'en situation de proximité industrielle et trafic.

Malgré le respect des valeurs de référence à l'année, la mesure automatique du benzène permet d’accéder aux concentrations horaires et d’identifier des séquences de pollution de plusieurs dizaines de µg/m³ avec des maxima atteignant 172 µg/m³ pour le site industriel de Martigues-Lavéra et 78 µg/m³ pour le site urbain de Berre-l’Étang. Ce maximum est relevé début mars (semaine 11) lors de conditions météorologiques peu dispersives, et probablement en lien avec la séquence de grand arrêt pour l'inspection et la maintenance du site de Berre. Des valeurs horaires supérieures à 40 µg/m³ sont également mesurées, respectivement à La Penne-sur-Huveaune et Fos-Carabins.

Concentration 2022 en benzène (µg/m³)

Même si la baisse s’est accentuée en 2020, en raison des restrictions de circulation et d’activité économique, cette tendance est observée sur la plupart des secteurs, dont le transport routier (-81 % avec une baisse régulière entre 13 et 20 % par an) et la production d’énergie (-57 %). Ces chiffres confirment les résultats des plans d’action. Cette amélioration est cependant compensée par les hausses dans deux secteurs principaux : le résidentiel (+21 %, notamment en 2014) et le transport maritime (+32 %, en hausse progressive annuelle de 10 % depuis 2016). Les émissions industrielles de benzène sont stables par rapport à 2012, malgré des variations entre -15 % et +3 %.

Le graphique comparatif des émissions et des concentrations présente des évolutions différentes. Non seulement par leur méthodologie, mais également car, depuis 2018, les concentrations sont mesurées sur des sites implantés uniquement dans les Bouches-du-Rhône, où les niveaux sont plus élevés du fait du caractère industriel du département.

Les concentrations moyennes annuelles de benzène se stabilisent en deçà de l’objectif de qualité. Une légère hausse est observée en situation trafic et industrielle entre 2017 et 2019. La crise sanitaire en 2020 a limité l’activité industrielle et les déplacements, entraînant de fait des niveaux moindres qui se sont maintenus en 2021. En 2022, la hausse en situation de fond est liée à une forte valeur horaire sur le site de Berre-l’Étang.