Ozone (O₃)

L’ozone est un polluant secondaire qui n’est pas émis directement par une source, mais résulte de la transformation chimique d’autres polluants sous l’effet du rayonnement solaire. Il n’y a donc pas véritablement d’émissions d’ozone, à proprement parler.

Les composés organiques volatils (COV) et les oxydes d’azote (NOx) sont notamment à l’origine de la formation d’ozone dans des conditions et des proportions précises (les oxydes d’azote sont à la fois des précurseurs et des consommateurs d’ozone). C’est donc principalement sur les émetteurs de ces deux familles de polluants que les actions pour limiter la formation d’ozone se concentrent, malgré son caractère complexe et multifactoriel.

La pollution de fond en ozone reste d’actualité en 2022 avec une valeur réglementaire (centile 93) dépassée sur la majeure partie de la région, notamment dans les Alpes-de-Haute-Provence et le Var, où les émissions de COVNM biogéniques sont les plus importantes (présence importante de végétation dans ces territoires). Les niveaux sont moindres dans les zones très urbanisées, en raison de la présence en excès d’oxydes d’azote qui consomment l’ozone formé, et dans les vallées alpines.

Concentrations d’ozone (centile 93) dans la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur en 2022

La végétation est particulièrement exposée avec le non-respect de la valeur relative à sa protection (AOT 40), notamment dans la ZAS régionale et les massifs littoraux.

Concentrations d’ozone (AOT 40) dans la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur en 2022

Le pic saisonnier, nouvelle ligne directrice OMS calculée sur la période la plus favorable à la production d’ozone, traduit la pollution de pointe et confirme cette forte présence de l’ozone en 2022 avec le non-respect de cette ligne directrice en 2022 sur la totalité du territoire régional.

Concentrations d’ozone (pic saisonnier) dans la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur en 2022

Le centile 93 est la valeur au-dessous de laquelle se situent 93 % des concentrations moyennes sur 8 h en ozone. S’affranchissant ainsi des plus fortes concentrations, elle traduit la pollution de fond. La valeur réglementaire pour cette pollution est la valeur cible : elle représente le maximum journalier de la moyenne sur huit heures à ne pas dépasser plus de 25 jours par an (en moyenne sur trois ans).

Les émissions biogéniques représentent l’ensemble des émissions naturelles liées à la végétation, aux zones humides ou encore aux animaux sauvages. Toutes les émissions pour lesquelles il n’y a, a priori, pas de responsabilité de l’activité humaine.

AOT 40 (Accumulated Ozone over Threshold 40 ppb) est un indicateur destiné à protéger les cultures et la végétation. Il somme la différence entre les concentrations horaires d’ozone supérieures à 80 µg/m3 et le seuil de 80 µg/m3 sur une période donnée.

Le pic saisonnier correspond à la moyenne de la concentration moyenne en O3 maximale sur huit heures, au cours des six mois consécutifs, avec la plus forte concentration en ozone.

Bien que depuis 20 ans on observe une relative stabilité, sur les 10 dernières années les concentrations en ozone sont en augmentation d’environ 10 %. Cette variabilité reste essentiellement influencée par des conditions météorologiques qui, selon les années, sont davantage propices à la photochimie, et ce malgré l’efficacité des plans d’action visant à limiter les précurseurs (NOx et COV). Ainsi, l’ozone reste une problématique chronique pour l’ensemble de la région.

En 2022, encore la moitié des habitants de la région est exposée à des niveaux d’ozone ne respectant pas la valeur cible (période 2020-2022), soit plus de 2,6 millions de personnes. C’est une amélioration par rapport à 2015-2017 et 2010-2012 (70 % de la population exposée). La population des départements du Vaucluse et des Alpes-de-Haute-Provence est la plus exposée à la pollution photochimique, alors que les Hautes-Alpes sont relativement épargnées avec seulement 1 % des habitants vivant au-dessus de la valeur cible à l’ozone.