Les HAP sont suivis uniquement en situation de fond dans trois ZAS : celles d’Aix-Marseille et d'Avignon, et dans la ZAS régionale. Pour disposer de suffisamment de matière pour l'analyse, ils sont mesurés par prélèvement journalier en cumulé sur sept jours dans la ZAS régionale (débit de 2,3 m3/h) et tous les six jours dans les deux autres ZAS (débit de 30 m3/h). Parmi la dizaine de HAP surveillés, seul le benzo(a)pyrène est réglementé et présenté ci-après.
En 2022, la réglementation pour le benzo(a)pyrène est toujours respectée, quelle que soit la ZAS concernée.
Cependant, les niveaux sont supérieurs dans la ZAS régionale car elle est fortement impactée par les habitudes de chauffage au bois qui prévalent dans les territoires alpins.
En Région Sud, la source principale de benzo(a)pyrène est le secteur résidentiel (72 %) en lien avec la filière bois-énergie, suivi par le transport routier à l’origine de 21 % des émissions régionales.
La contribution des départements des Bouches-du-Rhône et du Var dans ces deux secteurs est respectivement de 50 % et 60 %.
Pour le transport maritime, troisième émetteur de benzo(a)pyrène, 93 % des émissions sont issues des Bouches-du-Rhône (importants ports à Fos et Marseille), département d’où provient également la moitié des émissions industrielles.
Malgré une faible représentation de ce secteur au niveau régional, l’agriculture est le principal émetteur de benzo(a)pyrène dans le Vaucluse, en cohérence avec l’activité de ce territoire.
La valeur cible du benzo(a)pyrène (1 ng/m3/an) est respectée pour l’ensemble des points de mesure dans les trois ZAS. La future valeur de l’objectif à 2030, étant la même, le serait également.
Le site de la ZAS régionale affiche des concentrations deux fois plus élevées que dans la ZAS d’Aix-Marseille.
Le respect des valeurs de référence annuelles ne signifie pas une absence de variabilité. Ainsi, la saisonnalité du benzo(a)pyrène apparaît clairement avec des concentrations hivernales supérieures à celles de l’été. Ce constat est confirmé pour l’ensemble des sites de mesure, dépassant ponctuellement la valeur cible annuelle de 1 ng/m3.
Les émissions de benzo(a)pyrène ont augmenté de 18 % depuis 2012.
La hausse est due au secteur résidentiel avec le développement de la filière bois, notamment en 2014.
La comparaison entre les émissions et les concentrations évolue différemment du fait de méthodologies distinctes et du faible nombre de mesures, statistiquement peu consistant. Ces divergences ressortent d’autant plus que les mesures sont majoritairement réalisées dans les Bouches-du-Rhône, en raison de l’activité industrielle conséquente de ce territoire.
Les émissions résultent d’un calcul théorique. Elles peuvent ne pas correspondre aux concentrations, qui elles sont mesurées et tiennent compte des réactions chimiques entre polluants et de l’influence de la météorologie.
La valeur cible pour les HAP est établie pour le benzo(a)pyrène.
Fixée à 1 ng/m3 en moyenne annuelle, elle est nettement respectée dans la région depuis plusieurs années.
Les concentrations en situation trafic ont diminué de 47 % entre 2012 et 2021, année de l’arrêt de la mesure sur ce site. En situation de fond, les niveaux ont nettement augmenté en 2016 en raison d’une mesure unique cette année sur le site de Gap, influencé par les habitudes de chauffage au bois. En 2020, une hausse est également constatée en lien avec une modification des habitudes de chauffage et de circulation liée au confinement et au télétravail. Cela est davantage observable dans les vallées alpines où l’augmentation par rapport à 2021 est de 60 % à Gap contre 23 % en moyenne pour les autres sites urbains.